A la faveur de la présentation officielle des infrastructures de la CAN, le mardi 11 juillet au stade d’Ebimpé, le Président du COCAN, interrogé par Olivier Pron, était «l’Invité Afrique» de Radio France Internationale. Entretien.

 

RFI : La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est dans six mois. La Côte d’Ivoire est-elle prête ?

François Amichia : La Côte d’Ivoire, comme elle a pris l’engagement de fournir une CAN d’exception, est prête.

Ça veut dire que tout ce que l’on peut lire, ce que l’on peut entendre sur les réseaux sociaux, tout ça, ce sont des fadaises ? Aujourd’hui, les Ivoiriens peuvent bomber le torse, ils accueilleront bien cette CAN avec ambition ?

Au niveau du comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations, nous avons reçu instruction de son excellence Alassane Ouattara, président de la République, de mesures bien précises, avec des dates et un calendrier bien précis. Et c’est ce que nous avons suivi jusqu’à présent. Je tiens, en tant que président du comité d’organisation, à rassurer les amoureux du football africain, à rassurer les amateurs du football mondial, à rassurer tous ceux qui souhaitent se rendre en Côte d’Ivoire en janvier/février 2024, que tout est mis en place pour les accueillir. Aussi bien au niveau des équipes, au niveau des délégations officielles, qu’au niveau des supporters. Et pas seulement à Abidjan.

On a un axe sud-Nord sur cette CAN avec Abidjan et San-Pédro, plutôt à l’Ouest. Et puis on monte vers Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo… Des stades neufs, sont-ils tous prêts ?

La ville d’Abidjan a deux sites : il y a le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé et le stade Félix Houphouët Boigny. Ces deux stades sont prêts à accueillir les équipes. Au niveau de la capitale politique Yamoussoukro, là également, c’est un stade qui est déjà homologué, et qui a déjà accueilli des matchs de compétition. Donc, à ce niveau, pas de problème. Bouaké, la deuxième ville de la Côte d’Ivoire, a déjà accueilli des compétitions éliminatoires de la Coupe d’Afrique. Il n’y a pas de problème non plus. Quand nous allons dans le nord, nous avons le stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo, qui est aujourd’hui terminé et est prêt à accueillir des matchs tests de l’équipe des Éléphants. Tout comme le stade Laurent Pokou de San-Pédro, qui, au mois de septembre, accueillera un match amical.

On a deux stades rénovés et quatre stades entièrement neufs. Est-ce que l’on est prêt aussi en dehors des stades, parlons des routes ?

En vous rendant ici, au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, vous avez vu les travaux qui sont en cours pour accéder à ce joyau architectural. Évidemment, aujourd’hui, il y a encore quelques tronçons qui sont en mise en conformité, mais je peux vous confirmer que le gouvernement met tout en œuvre pour que ces accès routiers soient prêts. Au niveau de San-Pédro, l’axe que nous appelons ici « La Côtière » – entre Abidjan et San-Pédro – est terminé à 95 %. L’autoroute qui mène d’Abidjan à Yamoussoukro est prête. La nationale qui mène de Bouaké à Korhogo est pratiquement quasi prête, il reste encore quelques tronçons à terminer.

Mais nous ne sommes qu’au mois de juillet, et je peux vous dire qu’avant la cérémonie du tirage au sort, qui aura lieu le 12 octobre prochain, et à la suite de laquelle les équipes iront à reconnaissance de leur lieu d’affectation et de leurs hôtels, tout sera prêt, et ils pourront faire le choix qui leur convient.

Parlons des hôtels. C’est souvent là que le bât blesse, à quelques mois, quelques semaines, parfois même pendant les compétitions. Là encore, êtes-vous confiants ?

Au niveau de la ville d’Abidjan, ce sont plusieurs réceptifs hôteliers qui sont terminés et qui vont accueillir les équipes. La Confédération Africaine de Football (CAF) a déjà fait le choix pour que les équipes qui seront désignées pour jouer dans les deux poules d’Abidjan puissent avoir les commodités nécessaires. Au niveau de la capitale politique Yamoussoukro, je crois que nul ne peut ignorer que les infrastructures existent. À la ville de Korhogo, en plus des infrastructures hôtelières, nous avons prévu un village CAN pour accueillir les quatre équipes qualifiées. Il en est de même à Bouaké et San-Pédro, où des villages CAN ont été créés pour accueillir les équipes qualifiées. Mais en plus de ces villages CAN, il y a des réceptifs hôteliers pour accueillir les délégations officielles et les supporters qui viendraient.

Samson Adamu, le directeur des compétitions de la CAF, a dit : « Si ça n’est pas la plus belle des CAN, nous n’aurons aucune excuse. » Quelle pression !

La « plus belle des CAN », c’est l’instruction que le chef de l’État ivoirien a donné. La plus belle des CAN, c’est l’objectif que s’est fixé le comité exécutif de la CAF. Je crois que quand le propriétaire de l’événement et l’organisateur de l’événement partagent le même objectif, tout est réuni pour le réussir. Mais le diable se trouve dans les détails, donc nous prenons toutes les dispositions pour que le jour J, tout soit à la hauteur des attentes des Africains. Je crois que cela nous permet d’être sereins, de rester zen.